Appel à communication

De nouvelles normes européennes en matière d’étiquetage des vins font planer aujourd’hui une lourde menace sur les liquoreux. En effet, depuis décembre 2013, un règlement de l’UE demande que pour les vins mousseux soit noté sur l’étiquette, outre les éléments habituels, le taux de sucre. Il est bien évident de par leur nature les vins liquoreux, qui traversent déjà une lourde crise, se trouvent très menacés dans un monde devenu attentif aux réglementations, aux normes sanitaires et à la protection de la santé individuelle. Par ailleurs, tout voyageur ayant visité la Pologne aujourd’hui sait combien les produits identifiés « Sauternes » sur les rayons des supermarchés, ne correspondent pas vraiment au nectar ce cette appellation dont le nom est utilisé pour vendre des vins chaptalisés qui portent tort à des méthodes de vinifications et d’élevage qui ne font qu’utiliser les ressources de la nature.

Nous sommes donc partis de ce double constat pour organiser cette journée d’études au château de Fargues qui aura un triple objectif :

– Montrer que le caractère liquoreux du sauternes est indissociable de l’identité d’un produit et d’un terroir comme l’ont montré les thèses de Marguerite Figeac et Stéphanie Lachaud et qu’historiquement, c’est la demande des pays du nord (Provinces-Unies, pays hanséatiques, Pologne) qui a développé le caractère liquoreux de plusieurs vignobles du Sud-Ouest. Il y a là un facteur identitaire mais aussi un mécanisme commercial issu de l’évolution du goût et surtout de l’offre et de la demande.

• L’influence des pays d’Europe du nord dans le développement des vignobles liquoreux aquitains (Sauternes, Loupiac, Monbazillac, Jurançon…)

– Monter que le goût du sucre est indissociable de la civilisation européenne du XVIII^e siècle. Le sucre stimule l’économie de plantation aux Antilles et assure la prospérité des ports de la façade atlantique. Des ports comme Bordeaux et Nantes le réexportent dans toute l’Europe. Il est intégré dans l’alimentation comme l’ont montré les travaux de Philippe Meyzie ou Maud Villeret.

– Faire connaître la manière de produire le Sauternes au travers du château de Fargues dans un pays comme la Pologne qui est un immense marché potentiel puisqu’à toutes les époques les Polonais se sont intéressés avec le tokaj d’abord puis le Sauternes ensuite aux liquoreux. Pour essayer de retisser ce lien, nous nous sommes tournés vers le chef de Varsovie Karol Okrasa qui anime une émission culinaire réputée sur la première chaîne polonaise et qui viendra avec un réalisateur pour faire connaître les méthodes de vinification en Sauternais dans ce qu’elles ont de très spécifiques.

Nous attendons les titres de vos interventions pour fin juillet afin de diffuser le programme.

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